Le Voyageur de l’espace

J’étais parti dans l’espace,
Un jour sans laisser de traces,
Tout seul dans mon grand vaisseau,
Bien plus haut que les oiseaux.

Après des années-lumière,
Je m’en reviens sur la terre
Pour retrouver tous ces gens,
Tous ces gens d’un autre temps.

Mais quel est ce grand désert
Qui semble mort et sans air
Et cet immense silence
Comme une mort qui s’avance?

Je vois une grande ville,
Où aucune auto ne file,
Des rues qui semblent figées,
Un monde comme oublié.

L’existence a fait son deuil
Et me voit d’un mauvais œil.
Quel est cet individu?
Mais quel est donc cet intrus?

Je descends de mon engin
À ma façon, d’un air très fin,
Pour voir, c’est tout à fait normal,
Quelqu’un ou même un animal.

Mais je ne vois que des ruines,
Des murs que rien n’illumine,
Un univers en frayeur,
Le domaine de la peur.

Puis je vois une fourmi.
Nous faisons ami-ami.
Mais que s’est-il donc passé?
Ici tout semble effacé.

Hélas, mon pauvre monsieur,
Vous qui descendez des cieux,
Vous ne le savez donc pas
Tout est mort ici, en-bas.

Les hommes ont tout détruit
De ce qui faisait la vie.
Je suis la seule à rester
Dans ces lieux que j’ai hantés.

Je la remerciai bien
Puis repartis tout au loin
Pour revisiter l’espace,
De l’amertume sur ma face.

Et c’est ainsi aujourd’hui
Que, loin des lieux de jadis,
Je vous dirai mon histoire
Si vous voulez bien la croire.