Elle se dévouait au grandissant jardin
De son orphelinat : la candeur des astrances,
Le rhombe des bleuets, la natte des fragrances,
Et dans la vasque au coeur un charme incarnadin.

Tout à coup une horde ombre la synergie,
Le frère du caïd sur le point de mourir,
Il faut s'évertuer afin de le guérir
À traquer la licorne, à rogner sa magie.

Ils emmènent la vierge au fond de la forêt,
La laissent pour appât auprès d'une eau de roche.
Lorsque l'animal luit de sa liliale approche,
Elle hurle, se meut, si bien qu'il fuit les rets.

Un carreau furibond a percé sa poitrine,
Dans le courant fléchie elle perd tout son sang...
Mais la rose qui naît va s'épanouissant,
Sa corolle épanchée en flueurs purpurines.


Tradescantia