Ne laissez par mourir la poésie,
je vous en prie, je vous le crie
lisez portez s'il le faut lunettes roses
quand à bout de nerfs est la prose...

Ne laissez pas le poète s'endormir ...
sa plume rangée dans sa mémoire
elle qui se pavanait en jour de gloire
quand son poème rougissait de plaisir...

Ne dédaignez pas l'encre qu'elle crache...
lorsque son ventre, ses entrailles se fâchent
torturée par les mots que point elle ne mâche...
quand la révolte s'écrit, c'est sans panache.

Ne laissez pas le poète s'endormir...
dormir tranquille sur ses lauriers
comment pourrait-il se reposer ?
paupières baissées, il ne sait qu'écrire.

Si par malheur il s'endormait vraiment ...
à la lueur d'une bougie, dans la pénombre...
sous un linceul éphémère de rimes sombres
ressuscitez le de vos lectures, l'oeil larmoyant.

Ne laissez pas le poète à ses combats ...
son arme est une immense page blanche
sur le champ de bataille déserteur est le soldat...
au sang du coquelicot, aux herbes folles qu'on arrache.

La poésie n'est jamais malade, jamais souffrante...
sa mort serait une fin du monde et bien au delà...
nous avons besoin de toi poète, dans les gravas..
dans les guerres ..dans les jardins aux roses pédantes.

Ne laissez pas mourir la poésie,
embrassez de vos yeux éblouis ...
celle que vous voulez...la belle, la tourmentée...
le poète à l'encre florale, pastorale, animale, sucrée...
le poète à l'encre ancrée en ses maux ...attendrie ...
ne laissez pas mourir le poète sur son lit de poésie.

Isabelle le 20 septembre 2022

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