Je n'ai rien d'un Rimbaud, rien d'un Verlaine...
mais dans ma besace j'ai des mots bourgeons
prêts à devenir fleurs, et ça en toute saison ...
des poèmes que j'écrivais dans la peine...
en pleurs, regrettant un amour de laine...

J'ai des verbes sans conjugaison dans la tête
des phrases à construire, à la hâte...
tous les temps se mêlent font la fête
il faut que j'écrive coûte que coûte ...

J'ai l'envie de flatter cette pâquerette ...
petite guerrière comment a t-elle fait ...
elle est restée si jeune dans la tourmente...
n'a rien à envier à la rose toute en beauté...

J'ai l'esprit libre, il me faut colorier
de l'encre pastel, pour les maux bleus
toute ma tristesse est à consoler ...
toute la mélancolie par les saints louée...

J'ai encore des milliers de pas à faire ....
la besace remplie de papiers à froisser...
des essais frémissant déjà à l'idée d'un hiver
des petites rimes toutes jolies ensoleillées ...

Je n'ai rien d'un Rimbaud, rien d'un Verlaine...
et plein d'autres, à la plume saine, malsaine
j'ai la besace débordante à la Baudelairienne...
hélas, j'ai si souvent l'humeur saturnienne...

Et je vide mon sac, au gré de mes promenades...
tiens ! un oiseau picore des miettes de pain...
je suis tel ce petit ailé, sûre de rien...
fouillant l'air, pour quelques vers nomades...


Isabelle le 11 septembre 2022

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