Il y a des jours sans où l’amertume emplit mes nuits. Et pourtant, je me dis : « Je veux vivre seul dans ma solitude ! » Et qu’aurais-je à y gagner sinon ne rien perdre. Voilà le salut à ce qui n’a pas de mérite et pourtant mon mérite est de me savoir éperdument subjectif. Peut-être est-ce pour cela que je croule dans le célibat ou que je roucoule dans de beaux draps tout juste souillés par l’absence d’une belle femme qui me met en transe par ses seules fantasmes. Mais elle n’est pas là et m’emporte avec elle dans mes propres rêves où comme pris dans un abîme je ne me réveille qu’avec le sentiment du travail mal accompli. Cependant l’envie est là ainsi qu’il n’y a pas d’ascèse sans volonté comme il n’y a pas de séduction sans désir. Pourtant l’amour est, pour moi, un livre ouvert qui n’a besoin que de quelques mots pour taire ce que les plus grandes aventures racontent d’hypocrite concernant ce mystère qui n’a été que trop curieusement battu en brèches par ce romantisme qui tient tête péjorativement avec toute cette norme marchande de la sexualité qui n’a que faire de la véritable moralité. Car je suis moi-même un homme intègre et qui a écrit sur l’éthique comme on écrirait sur le sens de l’art. Mais quelle pathologie hante ce monde où le monde est devenu l’esclave d’une vulgarité infâme ? Je n’en dirais pas plus de ce cas du faux-monnayage car cela serait faire honneur à la devise de tous ces vices ! Non ! Mais j’oubliais ! Il y a des jours avec où quand je me dis : « Je veux vivre seul dans ma solitude ! »
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La poésie n'a d'autre perspective que d'ouvrir l'imagerie mentale qui est la porte de l'imaginaire.
(citation personnelle)