La raison du poète, est toujours la meilleure,
Ses rêves de Californie ou ses interrogations
Font avancer le monde présent,
Ses mots caressent les éléphants de Tanzanie
Et protègent les rivières esclaves,
Il lit Montaigne, Rimbaud, Apollinaire
Leur fait confiance comme à lui même
Il voit le monde à travers des vitraux,
Et en déchiffre la beauté intime,

La raison du poète est toujours la plus forte,
Suivre ses pas est rassurant
Il voit la paix dans les champs de pavot ou d’or
Il voit l’horizon au-dessus des toits incertains,
Lit l’avenir par-delà les montagnes d’Olympe,
IL sait quand il se trompe, il pleure
Et s’excuse auprès des saints de bois,
Le bruit des canons le fait douter de vous,
Il combat le monde avec des livres,

La raison du poète est toujours la meilleure,
Il montre ses amours au temple ou à Jupiter,
Il respecte la lenteur de la tortue,
Il célèbre la grâce du guépard,
Et s’éduque de la ruse du renard,
Nul fourbe ne peut le tromper, ni de savant,
Sans pour autant faire grandir un champ de seigle,
Il croit le papillon, comme il croit le miel,
Qui pense et qu’il peut écouter sous le ciel,

La raison du poète est toujours la plus forte,
C’est la sagesse des étoiles qu’il tient,
Qu’il accroche à son front pensif,
La raison du poème est la flamme d’une chandelle
C’est la flamme d’un songe nouveau,
Elle brille et sait qu’il ne faut jamais l’éteindre.
Tel Prométhée il offre le feu aux hommes enchainés.
Il offre son amour aux mots et aux montagnes.