Le temps ne fait pas de cadeau, il part
La plage des amoureux est vide,
Est vide depuis trente-cinq ans,
Le fantôme de mon père, toujours là,
Pêche encore le maquereau à la ligne.

Le temps ne fait pas de cadeau, il pleure
La ferme des paysans qui bégaient
Respire avec difficultés dans les maïs, les blés,
Le jeune homme est devenu grand père,
Mes parents ont disparu dans la terre.

Le temps ne fait pas de cadeau, il souffre,
Que faut-il faire de ses instants, ses amis,
De ce présent que l’on ne peut capturer,
Que faut-il faire de nos bonheurs tropicaux ?
De la rue Harmel, de la rue Bonne Nouvelle ?

Le temps ne fait pas de cadeau, il chante,
Les arbres résistent au silence, mais pas nous,
Frank Zappa, ne reviendra pas à Brest
Supertramp, ne reviendra pas à Brest,
Neil Young ne reviendra pas sur scène.

Le temps jamais ne fait de cadeau, il sait,
“I like you; I like you”, Chante Frank Zappa,
Mais quarante-trois ans se sont dissipés,
Où sont passées les filles aux pupilles d'airain ?
La poésie n’aura de sens que demain,

Le temps ne fait pas de cadeau, il voyage,
O conscience, le vol des moucherons
Est utile à l’homme, sans qu’il le sache,
Les mouettes vous aiment –elles ? Moi ?
Le poète donne des réponses, lentement,


PS, j'avais assisté à un concert de Frank Zappa en 1979, il semble que ce soit maintenant que je comprend ce qu'il disait sur scène, au fond en vivant nous voyageons dans le temps, ni plus, ni moins