Il se peut que je m'endorme peu à peu ....
j'ai tant patienté, tant observé
un infime détail à mes yeux cécité
un souffle de vent m'ouvrant les cieux...

Je sens le temps passer comme caresse
sous mes paupières lourdes de rêves
tout mon être vieillissant s'offrant une trêve...
songe fébrile d'une saison tendresse

Les minutes sont des siècles en résumés ....
j'anesthésie toutes mes peurs ...
j'entends les herbes folles au labeur...
poussant des cris de joie chère liberté ....

Le ciel apaisé oubliant l'hiver frisson
la mer toujours agitée reniant sa colère
le bateau tanguant sur la vague loin de la terre
j'imagine sans effort, ce magnifique horizon...

Des rires d'enfants résonnent en mémoire ....
des jeux innocents un pied pour la marelle
un chat perché ...et puis la nuit toute noire...
là où s'isole l'enfance meurtrie qui se voulait belle...

Il se peut que je m'endorme un peu...
m'endormir cajolée par le souvenir ...
sous mes yeux cécité, mon coeur s'ouvrir ...
et je m'endors, peu à peu...peu importe les lieux...

Isabelle le 12 avril 2022

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