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Quelle chance, c’est vrai d’habiter au bord de la mer,
D’entendre la nuit, des cargos arriver au port,
De rêver du chargement des bananes et des blés,
De réveiller des sirènes ou des comètes assoupies.

Des ombres traversent toujours nos vies brisées,
Nous pensons à des anniversaires ou des femmes,
Nous fuyons l’air des mandarins, loin des murs,
Quelle chance d’habiter au bord de la mer. C’est vrai.

Quelle chance d’écrire de la poésie en quelques mots,
De voir des pétroliers noircir, les monstres de Sendak,*
D’entendre la mer murmurer comme des confitures,
Qu’une fille vous attend au Brésil ou en Finlande.

C’est donc cela que nous raconte la mer brillante,
Des énormes bateaux qui traversent les nuits jaunes,
Des livres qu’on lit entre le Japon et New York City,
Qu’elle chance d’habiter au bord de la mer, vraiment.


NB : j’ai la chance avant l’aube, de prendre ma voiture à Brest et de passer de l’autre côté du pont,
Faire dix minutes en tout pour me retrouver dans la nature, face à face avec la ville et ses lumières,
j’y médite donc dans le calme absolu.

* Sendak est un écrivain pour enfants américain de grand talent