Pour retrouver mes esprits, Je vais à la rencontre des aurores,
Des ciels roses sur la mer aux argenteries claires,
A ma droite, la lune phosphorescente, Illumine profondément
Les bords du ciel bleu Wisconsin,
Pour retrouver mes esprits, je me décris l’horizon ajouré
Et sa dentelle d’arbres liquoreux, ivresse de reflets ultramarins,
Je m’associe à l’angoisse des mouettes cherchant
Du sable sans habitants, des nouveaux rivages ensablés,
Je plonge dans mon café sans savoir nager,
Pour retrouver mes esprits, je contemple la mer
Comme le plus grand des miroirs, Pour retrouver le silence,
J’oublie les princes, les rois, les paysans, les ouvriers,
J’attends le soleil avec la patience d’un chameau privé
De maitre, de marteau, Pour retrouver mes esprits,
Pour retrouver mes esprits, je pense à toi, à Noël,
Comme on pense aux étoiles, aux champs d’oliviers,
Au poison que tout homme doit choisir et prendre sans peur,
Pour éloigner les chiens malades, les loups féroces, les vents violents,
Les tigres sans pitié, pour retrouver mes esprits,
Je pense à toi, et cela me suffit,
Je peux nommer les aurores, puisque je te connais.