Ô veille aux dégradés de vers
En camaïeux d’assonances, en rimes aux mille nuances.
Face au vent dominant, élève-toi...
Par-delĂ le perchoir vinyle des vieux flamands roses.
Toi, la flamme du piano d’éther,
Et toi l’enfant de la guerre semeur de milliers de coquelicots.
Toi ma brillante alarme du Nord,
Et toi, fleur de l’âge embrassant la beauté du monde.
Toi, ô méandresse du fleuve indompté,
Toi le papillon des pensées Lucifer ;
Et toi, femme bercée par la longue chevelure d’ambre,
Toi l’éternel amoureux du Haut Atlas,
De sa vallée fleurie, épousant l’agave sans âge.
Pour toi, sage pêcheur d’opale, courbé devant le reflet rédempteur,
Inlassablement…
Que vos plumes rejoignent la mouvance des mots,
Que vos mètres épousent la mesure des danseuses étoiles,
La spirale des sextines vertueuses,
Le champ des peaux cibles, le chant des touchants !
Ô louve solitaire ! La longue mâchoire des montagnes aiguise ton regard !
Et la langue de nuages lape encore ta voie lactée...
Les mouettes rieuses poursuivent la flotte des nuages ;
Les cerfs-volants accrochent les sourires entendus,
Retiennent la pluie battante…
L’éclair d’une tempête déchirante,
Passager d’une dépression d’un autre temps…
Toi Enfant de la violence :
Prince en ton for intérieur,
Princesse aux douves lacrymales,
Toi cible si sensible face aux tatouages d’acier.
Ô écorchées vives ; ô abîmeurs des sueurs froides !
Vous Vitruves immobiles :« N’entrez pas docilement dans cette douce nuit,
Hurlez, hurlez à l’agonie de la lumière. »
Egouttez en silence…
Le Grand Murin sombre, susurre Ă vos oreilles
Le secret des télomères invincibles…
La mer est morte, vif reste l’océan !!!
Puisse ses vagues : épuiser la pierre stoïque
Polir les falaises hautaines, frapper la porte du Korrigan Picrochole,
Plonger dans la soif avec les fidèles Fous ailés, faire pisser l’imbécile heureux,
Rigoler les cascades éphémères, froisser la cape de l’albatros hurleur.
Poète, caresse encore la page albâtre, puisque tout sombre !
La feuille cygne se prose, encre la nuit planante…
Toi qui décrit les ratures pour t’accorder un répit - lyre un ailleurs -
Soit coupable d’avoir offert tes feuilles aux lèvres Moleskine.
Soyez maudits poètes, soyez maudites mes sœurs,
D’avoir rendu lisible la folie douce aux anges perdus !
Anges éperdus…
Accusés, élevez-vous !
Elevez-vous, Aurore se lève !
Sublimant l’omerta de vos larmes !
Le temps s’écoule, toutes les fleurs perlent….
Quand les oiseaux bleus pétalent au cœur d’un désert.
Marc