Son nom...Etait Esther

A ses seize ans où sa vie bascula en enfer
Prisonnière d’une cave dépourvue de lumière
Se camouflant des rafles là au décor miteux
Abri glacial abritant un avenir bien frileux

Sa mère Ava avait cousu sur son manteau bleu
Une étoile jaune infligé par tant de haineux.
Les chants de prières de Rachel sa grand-mère
Implorant d’un murmure de rendre leur vie d’hier.

Petit frère David mimant de ses doigts jouer du violon
Muet instrument…Juste un instant pour l’illusion.
Elle, adolescente aux grands yeux tristes du silence
Rêvant de danser la liberté sur un air d’insouciance

Heure de brouillard où ils arrivèrent tels des rapaces
Bruits de bottes pour effacer eux et toutes leurs traces
Un train pas comme les autres amenant vers la cruauté
Sur les terres de la mort où le ciel s’assombrit de fumées.

Sur sa peau un matricule, la marque d’un cruel dessein
Survivante du monde des ombres et amputée des siens
Aux ruines de son âme…Jeune rescapée de l’histoire
Ecrira sa vie et ses larmes à l’encre noire de sa mémoire…

Le temps a égrenée les décennies et se souvient du jour
Les livres racontent aux enfants les pages sépia d'un jour
Où un dictateur avait signé de sa folie une terrible guerre
Son crime à elle sur terre était de s’appeler…Esther


Recueil « portrait de femme »

Romane