Un double hommage par ce petit texte

A Victor Hugo : Pour son poème "la légende de la nonne" que je ne saurais trop vous inviter à aller lire ou relire.
Et à Georges Brassens, qui a mis ce poème de Victor Hugo en musique.

Et bien sûr remerciements à ceux qui prennent le temps de me lire.
Amitiés.



La belle avait toujours en bouche
Un sourire et des mots gentils
Dieu aurait du trouver ça louche
Et retourner à ses brebis,
Hélas aussi ce bon vieux père
Comme tout homme est bien taillé
Dans la même et unique pierre
Quand l’amour vient le tirailler.

Et l’espionnant de son nuage
Le bon dieu en tombe amoureux
D’en haut on voit mieux le corsage
Et le pauvre en prend plein les yeux.
Comment vouliez vous qu’il fasse ?
Le spectacle étant merveilleux,
Ne pas vouloir que cette grâce
Le rejoigne aux septièmes cieux ?

Alors lui récitant ses messes
Basses, Dieu prononce ses vœux,
Et multipliant les promesses
Multiplie aussi les aveux.
Sans se faire prier, propose
De l’épouser en un couvent
Mais c’est la femme qui dispose
Et choisit seule son servant.

Quand on est jeune et merveilleuse
On rêve du prince charmant
D’une chevauchée périlleuse,
Mais pas sur un nuage blanc
Alors quant à devenir nonne
Ou s’enfermer au firmament
Être à Dieu c’est être à personne
Et la belle veut un amant.

Donc ne voulant ni dieu ni maître
La jeunette crie haut et fort
Qu’elle reconnaît pour ancêtre
La Dona Padilla del flor
Qu’on la fasse épouser par force
Un dieu qui n’est qu’un arrogant
Au premier jour elle divorce
Pour mourir auprès d’un brigand.

Et puis un soir en promenade
L’amour en elle se fait fou
Puisque son cœur part en chamade
Quand elle est prête à donner tout
A un jeune homme dont le père
Devant la croix bien aplati,
Voulait au triste monastère
Faire offrande de son petit.

Quel est cet étrange mystère
Qui nous veut bébête à bons dieux
Coccinelle posée sur terre
Pour rêver de monter aux cieux ?
Alors pour prouver le contraire
Le jeune couple amouraché
Vécut heureux et sur la terre
Car l’amour n’est pas un péché,
Heureux pour une vie entière
Car vivre n’est pas un péché.

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