J'admire les fleurs, j'admire leur désespérance
même arrachées à leur mère la terre ...
cueillies et offertes en bouquets pour plaire
de leurs cendres toujours elles renaissent...

Quand on en fait des gerbes pour cercueil ..
elles en jettent en font voir de toutes les couleurs
alors que tout est noir ...ce noir tenace du deuil
affichent leur fraîcheur alors qu'elles en meurent

J'admire les fleurs, j'admire leur insouciance ...
pétales sortis aux premiers rais de printemps
rayons de soleil et le tournesol s'inclinant ...
le monde floral magnifiant tous les silences.

Quand on en fait des gerbes mortuaires ...
on en choisit des blanches pour l'angélique
des rouges pour la passion jamais diaboliques
des jaunes, des roses, faneront y a rien à faire...

J'admire les fleurs, j'admire leur immortalité...
car elles décèdent d'une belle manière ..
elles se dessèchent pour refleurir à jamais...
entre les doigts d'une fée s'improvisant jardinière

Quand on en fait une couronne pour défunt...
elles sortent le grand jeu coeur chagrin...
sur leur tiges d'un vert nu, si pudiques...
peu importe la mort tout est si poétique.

J'admire les fleurs, j'admire leur présence...
au jardin mouillé de rosée elles s'éveillent
au cimetière endormi, elles sommeillent...
la fleur s'impose, se fane, pour une renaissance...

Isabelle le 21 juillet 2021

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