Plume de soie Inscrit le: 23/2/2021 De: Envois: 79 |
Trône : Lendemain Des rayons orangés, nés d’un soleil rouge, Caressaient les corps tuméfiés. Tous sont allongés, et personne ne bouge, La mort continue de faucher. Un vent frais soufflait les vies une à une, Faisant danser les oriflammes. Au petit jour, blêmissait la lune brune, Outrée d’assister à ce drame. Un nuage ému s’est mis à pleurer Sur les amas de chairs écarlates. Un page déçu finit d’agoniser, Alors qu’au loin, un éclair éclate. Un ciel bouillonnant de colère Commençait à saluer les guerriers. Le rimmel sanglant des guerres S’écoulait au milieu de la vallée. Hagards, les vautours En ont perdu l’appétit. Leur regard sont lourds, Venus juste par dépit. Le merle refuse de chanter Et s’envole, en larmes. Ses perles accusent l’humanité De n’avoir pas de charme. Combien de nuit et de jours Avait duré le fracas des armes ? Combien de cris , d’au secours Avaient fait trembler d’effroi les arbres ? La rosée, sur le sang coagulant, Se permettait de jouer des reflets. Les gouttes de pluie, tout en s’y mêlant, Réveillaient les plaies par de rouges saignées. Un corps sans tête et aux bras ballants, Accroché par une lance à un chêne, Un héros vedette, un roi vaillant, Se rappelle que la puissance est vaine. Les gémissements des guerriers valeureux Se taisent pour laisser place aux larmes. Les combattants enragés sont silencieux, Sur la glaise trempée, passent les âmes. Alors que s’attarde ce lendemain de bataille, Et que s’effacent les mobiles de la violence, Elle regarde les chiens fouiller les entrailles, La mort est lasse de cette futile engeance. Tout cela pour les charmes d’une divinité Qui clamait le règne de l’amour quitte à tuer, Tout cela pour que les armes d’une royauté Puissent conter qu’un jour elle fût ensanglantée. Rappelles-toi le bruit des larmes, Qui ruisselèrent préparant les cadavres. Souviens-toi du bruit des larmes Qui coulèrent avant le sang des braves.
Allover
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