Sur les traces des tracteurs,
Je te suis mon pays,
Dans les ornières silencieuses, je te suis,
Sur les chemins parallèles d'arbres saillants,
Je te suis, ma liberté,
Sur les pierres sans regards arrondies par le vent,
Dans les champs labourés par la main intelligente,
Sur le soleil posé sur tous les meubles,
Je te suis, comme une délivrance du bien et du mal,
Au travers des précipices et des miroirs de caresses,
Je te suis,
Sur les routes arrêtées par le troupeau des vaches,
Par les rêves des cornes puissantes,
Au travers des blés muris, des maïs apprivoisés,
Je te suis, mon pays,
Dans les champs de colza et les défaites de la jeunesse,
Je suis ta vérité, sur les traces des tracteurs,
J'appartiens enfin, à la terre des désirs, la terre grandissante.