Plume de soie Inscrit le: 23/2/2021 De: |
Sous le vent, la poussière Accidentellement, j’ai regardé par terre. Étonnamment, je vis le sol filer derrière. Mon pas se pressant, soulevait la poussière, De fins éléments décollés de la sphère.
Négligemment, j’ai jeté un œil en arrière, Juste pour soulager mes paupières. Évidemment, je fus submergé des lumières De ces lustres passés dans les airs.
Tournoyant, mon globe lancé dans l’univers, Malgré son champ de vision qui s’altère, Sans se préoccuper de sa robe oculaire, Enrobe de constant le temporaire.
Impressionnant ma rétine de chimères, Tout en invoquant des signes et des mystères, En trillant les fines graines de poussières, L’œil larmoyant imagine y voir plus clair.
Mais le rémanent a le goût de l’éphémère, Et même les secondes dans leur cimetière N’ont pas le temps pour se libérer, se défaire De la continuelle ronde de mes repères.
Le persistant s’insinue par les gouttières, Le présent libéré du joug des « à faire », Charriant des vues en partie imaginaires, N’est pas conscient d’ajuster ses revers.
Les instants décédés continuent leur concert, Renaissant pour mon œil émissaire Leur chant réinventé juste pour me plaire, Comblant les trous de mon gruyère. Déguisant le passé de couleurs langagières, Peignant la vérité à l’humeur passagère, En lissant mes envolés sur papier de vers, Je fais des élans oubliés un sanctuaire.
Mais constamment, mes pas tournent la terre, Confirmant ma position stationnaire, Ne conservant des années qui passèrent, Que du vent soulevant la poussière.
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