Quand il sera trop tard...

le vent se taira, et les feuilles aussi...
une mésange à la tête bleue si jolie
et son message pour pas qu'on oublie.

La mer roulera ses hanches encore...
l'écume viendra mousser à mes pieds
je jetterai ma bouteille de remords...
et repartirai avec une vague de regrets.

Sa rue je la connais par coeur...
je l'ai empruntée ...piétinée ..
une visite puis papoter, échanger..
quelques banalités et cacher ses peurs.

Son salon où trône ce canapé de cuir..
là où des heures elle passe au souvenir
la fin est proche et le ciel ne ment pas
ça serait bien de ne plus faire langue de bois.

Sa chambre sent les nuits sans sommeil
et cette solitude qui s'appelle vieillir ...
l'insomnie c'est presque une survie au pire !
fermer les yeux c'est craindre l'impossible réveil.

Et toutes ces habitudes qu'un jour nous perdrons..
ma mère et moi, faudrait qu'on discute sans fard
faudrait que ses craintes elle m'en fasse part...
la mésange peut encore attendre en cette saison..

Pleurer sur un marbre au froid fleuri..
se confier au silence hurlant ses non dits
tout ce qui de notre vivant ne fut dit...
cette idée de l'après nous point ne séduit.

ALors avant qu'il ne soit trop tard...
offre moi tes maux, tes mots sans hasard...
comme si tu voulais préparer ton départ...
parlons nous avant qu'il ne soit trop tard.

Isabelle le 14 avril 2021

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