Ton souvenir...
À toi je suis venue,
Le soir, sur nous versait son encre violine.
Sans nulle retenue,
Me suis abandonnée entre tes mains câlines.
Pianissimo le vent,
Enroulait sur ma peau son papier à musique;Â
Au creux de son divan,
Il solfiait nos cœurs, en accord symphonique .
Et la lune folasse
Faisait frémir la dune, oblongue, de nos corps;
Grain à grain, on s'aimait, dans de soyeux décors.
Hélas, le temps se lasse
De nos jeux innocents, de nos jeux interdits,
Aux hanches d'une lyre, alors pleurent les nuits...
Me voici dévêtue
De mes plus beaux printemps, et seule désormais,
Je vais, au gré des ans, sans te trouver... jamais !
Je vais, et m'évertue
À gommer ma mémoire, avant que sans remords...
Ton souvenir me tue!
-Juin 2020-