L'ENFANCE ASSASSINEE
Le soleil dans le ciel me sourit et caresse
le toit de nos maisons, le rire des enfants.
Près du petit ruisseau ils vivent leur jeunesse,
sans penser à demain, heureux et insouciants.
Dans le lointain une ombre avance à pas de loup...
L'été a disparu, avalé par les cris,
et sur mon cœur je sens ceux de mes petits frères.
Dans leurs yeux et leurs nuits la peur a fait son nid.
Ici tout est douleur, hurlement et poussière.
Dehors la barbarie nous assène ses coups...
Maman a succombé aux obus assassins
en serrant dans ses bras les corps de mes deux sœurs.
Papa prend sur son dos nos sacs pleins de chagrin
pour nous mener ce soir vers un monde meilleur.
Nos cœurs désespérés marchent vers leur destin...
Les lames de l'Enfer se déchaînent sur nous.
Pauvres âmes perdues, au milieu d'une mer
écrasée par la pluie, nous prions à genou.
Les vagues nous assaillent et avalent mon père.
Sous l'orage insensible nous pleurons sur demain...
Le sable sous nos pieds grince dans le matin
et nos larmes se noient dans une brume hostile.
Nous, petits orphelins, nous espérons la main
qui viendra nous sauver et nous offrir asile.
Nos espoirs ont trouvé un camp de réfugiés...
La guerre a tout volé en jetant ses obus.
Dans un sanglot muet nos âmes mutilées
se souviennent d'hier, de nos parents perdus.
En ce jour de Noël j'ai envie de pleurer...
Et dans vos cœurs je cherche un peu d'humanité...
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Mes amitiés et mes bisous,
Valou