Sa plume hésite un peu sur la page trop blanche.
Hélas, c’est le défaut du poète amateur.
Il ne maîtrise point de la rime la branche.

Alors, en désespoir, sans réserve, il s’épanche.
Mais pour toucher notre âme et que parle son cœur,
Sa plume hésite un peu sur la page trop blanche.

Il souffre et se démène, et vers en avalanche,
Viennent noircir la feuille du modeste auteur.
Il ne maîtrise point de la rime la branche.

Il rature et reprend et sa tête se penche.
Mais voulant exprimer ses plaisirs, ses douleurs,
Sa plume hésite un peu sur la page trop blanche.

Il sent larmes perler à ses yeux de pervenche.
Mais il a tant à dire et il défie sa peur :
Il ne maîtrise point de la rime la branche.

Dans les mots gravés là, il connaît sa revanche,
Si quelqu’un le comprend, ce sera le bonheur.
Il ne maîtrise point de la rime la branche.
Sa plume hésite un peu sur la page trop blanche.

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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)