Il était loin de son pays
Et dans son cœur il faisait froid.
Il était loin de sa patrie,
Loin de sa mère et de ses bras.
Un jour il avait embarqué
À fond de cale, avec son frère.
Ils firent la longue traversée
Pour échapper à la misère.
Et dans ce pays inconnu
Où tout est triste et angoissant,
Il vivait dans un coin de rue,
Demandait l’aumône aux passants.
Son frère bien plus jeune que lui,
Était mort pendant le voyage.
Alors seul, perdu dans Paris,
Il s’était armé de courage.
Il faisait des petits boulots,
Aidait pour les jours de marché,
Portait des sacs et des cageots,
Ça lui permettait de manger.
Il pensait souvent au Mali
Le soir avant de s’endormir.
À sa mère, à son père aussi,
Il l’entendait encore lui dire.
« Tu t’occuperas de ton frère,
Vous serez plus heureux là -bas.
Je sais que je peux être fier,
Ecris-nous surtout quelques fois. »
Six mois plus tard Babou Maka
Avait du soleil plein les yeux.
Il vivait avec Malika
Dans un logement de banlieue.
Malika faisait la cuisine
Dans le petit resto du coin,
Lui il travaillait à l’usine
C’était dur, mais il était bien.
En fin de mois c’était normal,
Il écrivait à ses parents
Et avec la carte postale,
Il envoyait un peu d’argent.
Au début de l’année prochaine
Ils iraient se marier là -bas.
En attendant, chaque week-end
Il était livreur de pizzas.
Il mettait des sous de côté
Pour pouvoir payer le voyage,
Acheter la robe de mariée
Et les alliances pour le mariage.
Malika était si jolie,
Il en était très amoureux.
Ses parents étaient très gentils,
Babou Maka était heureux.
En février ils se marièrent
LÃ -bas, avec famille, amis.
Et ses parents étaient très fiers
Car leur fils vivait à Paris,
Aujourd’hui ils ont un enfant,
Il a les yeux de Malika.
Ils ont changé d’appartement,
Tout va bien pour Babou Maka.
Babou n’est plus un étranger,
Il est d’ici, comme toi et moi.
Si vous voulez être acceptés,
Agissez comme Babou Maka…