Au mirage de nous…

Aux Longues errances devant les falaises escarpées
Beauté sauvage et d’embruns salés j’avais respiré.
Doux hasard d’une rencontre avec l’homme d’à côté
Inséparables face à la mer tourmentée est née l’amitié.

M’écoutant, me comprenant même dans mes silences
Rassurant de ses iris émeraude vêtus de bienveillance.
Dans son regard parfois une ombre furtive se faufilait
Un voile vaporeux de tristesse reconnue alors je lisais.

Se lovant seuls au monde d’une bulle irisée de sérénité
Au clair de lune argenté tendres complices l’on dansait
Plongeant en secret dans le miroir de ses yeux de poète
Nulle ambigüité nul sentiment amoureux troublant la fête

Entre le soleil et ondées se tenant fortement par la main
Pour repartir chacun vers notre destin, un jour prochain.
Il était une épaule, une apaisante chaleur qui consumait
L’enfer qui vivait dans le cœur de mon âme ensanglantée

Mais les plus belles histoires trop souvent s’achèvent
N’offrant qu’un panier de souvenirs et d’étranges rêves
Quand les fleurs naissent dans les près, il s’en était allé
Au pied de l’océan dans l’attente vaine encore j’espérais

Faisant taire le manque de nous chez moi je suis désormais
Et le temps a déroulé ses heures en pelote de laine froissée
Entendant si souvent dans mes songes ses rires près de moi
Sentant le souffle d’un baiser sur ma joue en mémoire de toi

Dans la nuit si profonde là ou se fend le soupir d’une larme
Endormie, mon sourire s’amarre au final d’un mirage sans arme
Survivent des images que les lumières aurorales viendront effacer
Fragile lien d instants tissés …Le jour nouveau vient de se lever…


Romane