"Venise médite..."


Oh ! Turner, à travers ce flou aquarellé
Ne devine t'on pas tout ce feu consumé
Offrant son or bruni par le soleil du soir
Quand vibrent amoureux, les regards pleins d‘espoir ?

L’aquatinte lumière embrase la soirée
En miroir scintillé de ses reflets dorés,
Sereine la gondole épouse lentement
L'ombre et la volupté, enlaçant les amants.

Sarabande intimée, ces remous enflammés
Brûlent aux feux ardents de brasiers allumés,
Symbole des amours, "l’émeraude d’espoir",
N’est plus qu’une éloquence, au rêve à s’émouvoir !

La nuit aura bercé tant d’amours aux secrets,
De flammes attisées, de passions exaltées
Et lorsqu’ aube éveillée verra le point du jour
Pierres auront crypté, ces amours pour toujours.

Or comme tout trésor énamouré d’éclats,
De fusion, d’absolu, de fébriles émois,
Pulsions exacerbées de sens à défaillir,
Franchir, il le faudra, l'Arche, au pont des soupirs !

Aux formes effacées, contours mystérieux,
Là … "Venise médite," en ces lieux harmonieux
Et toute l’atmosphère au doux frémissement
Se plonge en la lagune … au baiser du couchant !


23 11 2020

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« La poésie - par des voies inégales et feutrées - nous mène vers la pointe du jour au pays de la première fois.  »
de Andrée Chedid