Djerba la douce est aussi Djerba des hôtels
où l'europe gelée s'entasse à la pelle
mais perçoit-elle vraiment l’accueil de nos cœurs
Pourtant il exhale tel du jasmin la fleur 
Notre pays est pauvre ; sache étranger
que dans l'épreuve, il t'offrira à manger
comme l'auvergnat de l'une de vos chansons
il le fera naturellement, sans façons,
Nous vous aimons, bien souvent nous vous recevons
En vous, un mystère que nous ne percevons ;
dans un grand hôtel toute jeune cuisinière
je servais, je courais en bonne cantinière
j'étais si étonnée devant la profusion
de vous voir protester, de ne rien trouver bon
alors que très souvent nous nous contentions
d'un ragoût de lentilles, d'un bol de semoule
et aux temps plus froids d'un bon broudou de poule
Pourtant Nabeul et Sfax puis Sousse et Djerba
oublient le vilain béton, ouvrent grand leurs bras
quand quelques touristes aiment notre culture
sont aimables en leurs mots et percent notre armure
telle cette poétesse qui s'interroge
m' interroge aussi par son zeste d'éloge

Alors en nos cœurs africains, Djerba redevient douce

Kahina