Voici des mois que l’homme dégénère
En bousculant ses anciennes valeurs ;
Notre terre a des accès de colère
Dans des éclats aux sinistres couleurs,
Dans la nature et ses êtres râleurs.
Voyez sortir les cris de ces humains,
Et l’on revoit le glaive dans leurs mains
Avec ce mal qui soudain les inonde.
Pourtant, malgré d’incertains lendemains,
Chantons la vie avant la fin du monde.

De nouveaux dieux que la foule vénère
Montrent soudain tous leurs lots de malheurs.
Même l’enfer se fait le partenaire
De ces fureurs, ces maux et ces douleurs,
Pour le plaisir de nombreux prédateurs.
Qu’ils soient pareils aux monstres surhumains,
Guerriers brutaux ou barbares germains,
Leurs armes font comme une ignoble ronde.
Malgré tout, nous, les vieux, les benjamins,
Chantons la vie avant la fin du monde.

L’humanité frémit face au tonnerre
Que nous refont d’éternels querelleurs ;
Le mal soutient un nouveau millénaire,
Hurlant sa haine au fil des haut-parleurs.
Il semblerait que chantent nos rancœurs.
De vieux démons, cachés sur les chemins,
Nous refont voir de noirs surlendemains.
Fi de la peur sur notre mappemonde,
Hommes puissants, femmes ou bien gamins,
Chantons la vie avant la fin du monde.

Princes, avec la force des Romains,
Sur vos écrans ou sur des parchemins,
Avant que tout se délie et se fonde,
Portez ces mots comme des examens :
Chantons la vie avant la fin du monde.