L’automne remplit l’air de souffles caressants
Dans les hauts châtaigniers quelques feuilles frileuses
Restent piteusement accrochées malheureuses
Aux rameaux roux tremblent des bourgeons pourrissants
Les germes s’endorment à la fin de septembre
Lors, ainsi qu’une mère aux anciennes pudeurs
La terre se voile d’infécondes couleurs
Le teint de la forĂŞt a perdu son vert tendre
Les gazouillements clairs ont quitté leur milieu
L’onde et l’oiseau pleurent la grisaille des cieux
L’ensemble vit pourtant et n’a nulle rancœur
Ne ressent pas l’ennui ni tourment de langueur
L’automne d’une vie n’est pas la fin des choses
Alors pourquoi tristesse et sentiments moroses ?...
...Je ne sais mais aux premiers frissons de l’automne
Muse ne m’inspire que chanson monotone
Elle se joue de moi et sans dissiper l’ombre
Dans ses clartés baigné mon esprit reste sombre
Souvenirs de ma vie aux vœux inécoutés
De mes printemps déçus et de jours avortés
Je songe simplement combien vite on oublie
Les moments de bonheur ou de mélancolie
Tandis qu’à mes côtés tout paraissait finir
Aller vers des hivers et pour longtemps dormir…
…Je me suis réveillé sur la mousse embaumée
Mêlant ma cendre heureuse à la poussière aimée
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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent