Ils étaient là
Bien après notre déception
Nous étions là
Bien avant bien avant leur triomphe
Toi et moi, marchions
A la lisère de ce qui fut
On écoutait les bruits des étoiles
Dans un silence religieux
On observait la voûte
Dans un regard admiratif
On était confiants
On savait que le souffle finira par nous ravir
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De l’orifice du temps
Nous entendîmes les voix
Mélodies fascinantes
Poèmes bouleversants
Chants de sirènes
Qui entravaient le parcours d’Ulysse
Mais il nous importait peu d’écouter des psaumes
Des dieux faussaires
Supplices
Sacrifices
N’étaient pas notre jeu favori
Le Graal était ailleurs
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Ils étaient là
Bien après notre fuite
Nous étions là
Bien avant notre déroute
Nous entrevîmes la route
Qui se détachait des autres routes
Le labyrinthe qui conduit vers l’âme
Est jonché de nos rêves
Les plus fous comme les plus sage
La volupté en habits
Donnait à notre nudité de l’éclat
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Parias du moment
Exilés des édens
Nos prophéties étaient un lendemain d’amour !
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Mendiants errants
Rhapsodes iconoclastes
Notre hérésie était une quête du bonheur !
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Et nos pieds nus
Glissaient sur le sable humide
Sans laisser trace
Refusant d’être proies aux vagues avides
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Ils seront là
Et tant pis si nous n’y sommes plus
Nous seront là
En dépit d’hier et d’aujourd’hui
Sous le souffle de Jésus
Sous l’aile de notre divinité
Le dieu du pardon
L’arche est pleine et la mer nous hèle
Nos convives ravis
S’enivrent de notre ivresse
On ouvre la porte
Sur toutes les portes
Qui mènent aux portes
Où aucune porte
Ne bloque une porte
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La voie est libre
Et la brise complice
Tangue le bateau !
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Tu m’as aimé
Je t’ai aimé
Le graveur des romances s’en souvient
Tu as été
J’ai été
Le conjugueur des idylles y convient
Notre barque fut un souhait
Notre voyage une odyssée
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Ils sont nombreux les galets qui ont roulé suite à notre course
Elles sont nombreuses les feuilles qui nous offert une couche
Ce fut une naissance
Mais aussi un retour à la source
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Nous regardons le vide
Qui avale le vide
Le ciel livide
De ses étoiles se vide
Condensation
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Une petite remue
Nous sommes silex
Frottement
Un petit quelque chose
Une étincelle
Une lumière
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Et nous voilà réduit à un résultat
Rébus d’une création chaotique
Et nous voilà victimes
D’un commandement énigmatique
Regarde en bas amie
Et tu sauras que la hauteur est sous tes pieds
Regarde en haut amie
Et tu verras le bas comme étape au dessus d’un pallier
Ne se fige que ce qui est rigide
Ne se retient que ce qui est insipide
Le hasard flexible
Nous pousse vers une limite
Celle du possible
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Mais nous sommes là
Et eux sont ailleurs
Nos périples incessants
Qui mènent de toi à moi, de moi à toi
Donnent le vertige
Au totem qui nous observe !
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Le flux et le reflux
Font perdre sa raison à la raison
Si tel est l’égarement
Le chemin droit est lassant
Si telle est la perdition
Les retrouvailles sont une libération
Hamid
24/09/2020