Un p'tit vent frais me susurre une chansonnette à l'oreille.
Il me fait frissonner... je l'écoute de bon matin... je l'encense !
Il est de bon aloi.
Les lauriers fleuris frémissent sous les airs frais d'un petit matin aoûtien où les chaleurs écrasent la fin de matinée. Le cerisier danse au son de la douce mélodie du vent,
Ce n'est rien qu'une petite brise si anodine mais ce matin elle a la saveur d'une pluie d'été et revigore les corps tièdes d'une nuit bien trop chaude et emprisonnante,
Un oiseau de proie pousse son dernier cri dans la nuit qui s'étire, tandis que le soleil fait déjà jaillir ses rayons comme des armes meurtrières dans un combat. Il est le plus fort ce maudit soleil ces jours, il nous a repoussé jusqu'à nos tranchées et il nous y tient enfermés, harassés !

Alors je m'émerveille devant ces quelques cumulus qui luttent avec lui, ce matin si poétique, si énigmatique !

Ma peau frisonne, je la sens, et je laisse mon corps saisir cette fraîcheur inattendue, mécènique et enivrante. Joli vent de mes désirs.

Il est des choses simples mais que l'on oublie dans la course folle de nos vies,
Une brise légère dans un matin fiévreux,
Une pluie d'été dans un jour bien trop lourd,
Un brume énigmatique dans un paysage de collines et d'arbres endormis...

Un petit vent est là pour habiller mon petit matin, et recouvrir mon jour d'une saveur particulière, celle de la plénitude.

Je contemple l'invisible, je m'imprégne de l'indicible, c'est un peu d'immortalité qui s'inscrit et éveille mes sens, l'immortalité d'un vent qui s'est posé sur une terre et qui selon ses humeurs, devient sauveur ou vengeur.

J'aime ce vent comme une muse aime l'artiste,
Il est le chef d'orchestre dans cette tiédeur estivale, il est le souffle d'une journée qui s'élance...comme un rêve d'été...

Km le 10 août 2020.