Je te laisse derrière moi,
O VILLE. Parleuse, radoteuse agitée,
Tu ne sais que SCINTILLER,
Tu ne sais pas donner d'amour,
Je te laisse, dans mon rétroviseur
Tu m'as pris au piège, quel grand piège,
De tes AFFICHES lumineuses, des Néons capricieux,
Des Vitrines brillantes, infatigablement,
O les filets innombrables,
O les filles pressées et bavardes,
Les filles couvertes de faux bijoux,
Tu ne sais pas, Ville, donner d'amour,
Mais démontrer, culpabiliser, racourcir les idées,
Je te laisse, O VILLE, derrière moi
SCINTILLER, SCINTILLER, SCINTILLER,
Tes passions sont si complexes,
Tes sentiments hélas bien superficiels,
O les jeunes filles et leurs miroirs savants,
O les femmes mûres et leurs salons,
Les adolescents et leurs petites communautés,
SCINTILLEMENTS trop brefs,
Je vous laisse, et vous aussi,
Je te laisse, O VILLE,
Tu ne sais pas donner d'amour,
Je te laisse,
La ROUTE est devant moi,
étendue tranquille
Lente et infinie.