La toute première fois
Que j'ai purifié mon âme, complètement perdue,
C'est en traversant les plaines d'Anatolie,
Sur un otobus des pauvres lignes intérieures .

J'ai senti que je lâchais prise, sur la route,
Les lâchetés humaines étaient ailleurs,
Il y avait à mes côtés un peuple soumis à Dieu ,
Au cycle des saisons, des pluies, des sentiments.

Mon âme était apaisée par des paysages,
Par des inconnus qui ne cherchaient pas à tout me prendre,
Qui laissaient les orangers fleurir, les figuiers,
Leur parler d'une paix au dessus de leurs regards.

Je trouve aujourd'hui, encore leur présence,
Quand les nuages sombres et grossiers planent
Au dessus de mon âme emprisonnée, pauvre temps,
Je me tourne vers eux et pense à ces cœurs simples.