Dans mes nuits isolées, mes jours sont pénombres
telle une brise qui chante ces vestiges de noirceur
mes jambes fatiguées semblent suivre mon ombre
retraçant ma vie sans la moindre fadeur

J avais posé mes lèvres au nom de l’espérance
les vôtres sont poussières, elles ont le goût des cendres
dans mes obscurs mouchoirs j'ai la larme en errance
dans ses papiers mouillés, l'amour n'est plus à rendre

J'ai les yeux de l'esclave d'un regard attristé
tel un chien battu au collier trop serré
vous qui aviez promis de m'aimer à jamais
l'éternité est longue d'une passion à moitié

Ainsi je reste là cachée dans les décombres
je suis comme l'hiver suspendu stalactite
je frappe, je m'infiltre dans les endroits sombres
Dans ma grotte fond goutte à goutte, l’ermite

Jessye