J'en ai voulu au vent au temps qui passe...
aux énormes nuages gourmands et obèses
obstruant les cieux, d'un noircissant malaise
à la pluie...à l'arc-en-ciel qui trop vite trépasse.

Aux saisons courant comme folles vers la floraison
jusqu'à s'épuiser, à en perdre la verte haleine
au froid de celles qui portent manteau de laine
aux grandes frilosités oubliant le charme d'un bourgeon.

Aux chasseurs fusil à l'épaule traquant l'animal...
à ces hommes affreux aussi laids que leur tir...
au lièvre de se cacher s'échapper ou mourir.
le bout d'un canon de tout cela se régale...

Aux arbres séculaires qui se laissent faire...
d'un coeur tatoué en plein tronc en pleine sève..
d'une amourette laissée au hasard de l'éphémère
une fois gravée, la chamade en perd sa fièvre.

A la marguerite que l'on déflore avec obsession
que l'on questionne qui jamais ne répond....
car blessée, mutilée du bout de nos doigts nerveux
fragile est la fleur, et ses pétales au destin hasardeux.

J'en ai voulu à tout ce qui m'entourait et me navrait...
puis me suis longuement dévisagée en mon propre reflet...
j'ai tempêté, j'ai râlé.. j'ai jugé, mais qu'ai je fait ?
ai-je vraiment acté, toutes mes belles pensées...

Isabelle le 14 mai 2020

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