Plume de platine Inscrit le: 8/4/2020 De: Envois: 2351 |
Rêverie d'une femme nommée Désirée (16) Croire et rêver une nuit au chateau royal en 1803
Un ciel nocturne, un léger voile de brume vert pâle Se déployait au-dessus du Parc Du château Royal de Drottingholm Minuit a sonné, et il ne fait pas nuit Les nuits claires sont très parfumées Tout paraît irréel comme un rêve On ne dort pas vraiment, ni nuit, ni jour Très doucement, le vent chantait dans les feuillages
Je fixe la pénombre, je remarquai l’ombre Je chevauchai une licorne qui s’avançait vers moi Je poussai un cri et restai comme paralysée Un cheval hennit, je me redressai et j’écoutai J’ouvris les yeux, ma veilleuse presque consumée Qui est-là ? Je regrette de vous avoir fait peur C’est moi, votre bel émoi, j’ai une permission Je tirai le lourd verrou, à la lumière d’une lanterne D’où arrivez-vous ?.. de Leipzig J’ai été à cheval, jour et nuit murmura-t-il… - C’est un étrange uniforme que celui d’un Dragon Suédois - Trouvez-vous ridicule ce bonnet à poils des grenadiers J’ai dû me déguiser, pour passer inaperçu Venez, allons à la cuisine, je vais vous faire du café L’ombre d’un sourire passa sur son visage Le café était amer, j’avais oublié le sucre J’étais soudainement confuse, il me faisait perdre les sens Je trouvai le sucre et le posai sur la table - Vous faîtes un merveilleux café, dit le bel émoi - Racontez-moi vos journées… Si seulement je savais par où commencer … Alors, nous entendîmes pour la première fois un grondement Un orage demandai-je Nous nous regardâmes… Il n’était plus là , le grondement continuait - Non, les canons répondit-il, les canons, il y a trois jours Depuis les canons n’ont cessé de tonner Le canon se rapproche… Il ne finira pas sa phrase Mon bel émoi se sera endormi J'errai un moment dans le jardin On sentait le souffle du printemps Sur les lilas les bourgeons, le parfum des fleurs Je fermai les yeux… Mon cœur bat dans la poitrine, tant je suis amoureuse Mon bel émoi, si beau à la lumière d’une lanterne Je recommence à voir des fantômes Ma porte s’ouvre doucement, je pourrais crier Mais peut-être que je me trompe Non. La porte s’ouvre pour de bon Je fais semblant d’écrire une poésie
Jean Baptiste, jean Bap… Le ciel est un drap fraîchement lavé Des glaçons verts flottent dans le lac Mälar Les flots s’enflent et grondent La glace craque avec un bruit de tonnerre C’est étrange le printemps arrive sans douceur Il arrive avec fracas dans ce pays C’est pourtant l’un de ces tout premiers printemps…
Je donnai un coup de brosse à mes cheveux Jetai sur mes épaules la pèlerine doublée Que Jean Baptiste vient de me donner Pris son bras, pour aboutir au salon…
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