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La Part du Diable
Chaque journée qui passe est emplie de nos rêves.
Nous voulons les chasser, nous les croyons partis,
Mais après quelque temps, revient leur chuchotis ;
Ils sont cachés dans l'ombre et nous suivent sans trêve.
Ils déforment le monde et nous sentons leur sève
Qui rouille notre esprit, sinistre cliquetis ;
Un orchestre infernal, monté sur pilotis,
Chante une mélodie dont le diable est l'élève.
Nos journées sont emplies de brouillons déchirés,
De mots qu'on ne dit pas, de gestes enterrés,
Notre conscience hagarde est barque dérivante.
Quand l'aurore apparaît, c'est la nuit qui descend ;
Le poids des préjugés, l'habitude bêlante,
Rongent notre courage en songe putrescent.