art graphique et poésie: les carrelets. fusain berrichonne, texte daniel46
Ils sèchent dans le vent, après les pluies d’hiver,
Déjà sont oubliées les gelées d’avant-hier,
Etranges silhouettes au bord de la Gironde,
Quand au printemps revient l’alose vagabonde,
Les carrelets.
Du printemps à l’été, ils travaillent sans cesse,
Maniés par des pécheurs à la très sûre adresse,
Qui dans cabanes vont et viennent affairés,
Car le temps passe vite et revient la marée,
Les carrelets.
Puis arrive l’automne et ses coups de tempête,
Alors, il faut fermer, se termine la fête,
Et ils vont oublier les écailles d’argent
Des poissons capturés qui sautaient en grouillant,
Les carrelets.
Avec les froids d’hiver, ils s’endorment enfin,
Pour une sieste qui ne semble avoir de fin,
Scintillants par le givre sur eux déposés,
Et dans leur linceul blanc, ils semblent se figer,
Les carrelets.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)