Le monde de Hugo.


Il est ailleurs, parlant aux fleurs de son pays
Observant ses amies les fourmis, l’air ébahi.
Chaque jour dans un autre monde, il grandit
Marchant sur un sentier cabossé celui de sa vie

Ses yeux brillent d’un feu étrange qui surprend
Des instants indéchiffrables que lui seul comprend
Mimant le grand oiseau blanc, dansant avec le vent
Dans la bulle de son enfermement, il vit autrement.

Un matin gris dans le jardin, voulant sauver un escargot
Il déposa pour le réchauffer un carré de laine sur son dos.
Il promène sa joie, laissant crier liberté à ses émotions
Un filet à la main, tournoyant avec ces chers papillons.

Parfois il cueille des fleurs sauvages dans le champ
Un énorme bouquet de « je t’aime » pour sa maman.
Et quand cesse la pluie, il jette des cailloux à l’eau
Formant des ronds à l’infini et fous rires crescendo.

Un rayon timide de soleil apparait, il applaudit
Les yeux perlés, sa mère le contemple attendrie.
Gardien de son petit nanti d’une âme si fragile
Papa lui a construit un nid de ses mains agiles.

Quand maman pleure, il pose son front sur son cœur
Agrippant son pourquoi à son bras, effaçant sa douleur.
D’un geste tendre, lui caressant gentiment le visage
Lui offrant un sourire sorti d’un beau livre d’images.

Il aura toujours quatre ans scellés dans sa différence
Du haut de ses vingt ans, il vieillira, c’est une évidence
Au crépuscule mamie lui murmure doucement Ferrat
Dans cet écrin de tendresse chantant l’amour tout-bas.

Dans son sommeil sur un croissant de lune, assis
Il balance son destin et son éternelle mine réjouie.
Dans son univers là où peu de souffle ne dérange
Le temps soudain se suspend aux ailes des anges…

Romane.

(- Un poème sur la différence
A Hugo qui sourit à la vie avec poésie.
A ses parents qui ont traversés la mienne.)