Plume de satin Inscrit le: 22/3/2020 De: Envois: 21 |
La poétesse La poétesse
Elle est si belle! O mon Dieu! Tant de splendeurs en ses yeux! Cette éblouissante femme A pourfendu ma pauvre âme. Je l'ai croisée par hasard, A la terrasse d'un bar. Elle écrivait en silence. Elle était magnificence. Je passais, sur les pavés; J'ai voulu lui dire « Ave… » Je ne sais quelle tirade De la Bible ou de l'Iliade Pour acclamer la grandeur Et la légendaire ardeur De ses mil attraits de nymphe Encrés jusque dans sa lymphe, De la grâce et la douceur Qu'elle avait en sa minceur. Lentement, j'ai pris un verre. Je la voyais par derrière. Ses cheveux étaient châtains. Son court crayon incertain, Perdu dans sa chevelure; Elle tournait la figure Vers le ciel ou l'univers Pour lui dérober un vers. Je voyais un coin de lèvre. Je me consumais de fièvre. Je me voyais tout à coup Les sentir contre mon cou Tout en caressant sa hanche, Glissant sur sa peau si blanche Ainsi que sur du satin, Mon regard étant éteint Pour mieux savourer l'ivresse Procurée avec adresse Par cet ange éblouissant, Simplement réjouissant. Je reviens chaque semaine, Entre l'extase et la peine, Pour pouvoir la regarder Sans oser lui demander... Non, mon museau bien trop sage N'aura jamais le courage... Car elle veut sûrement La puissance d'un amant, Le panache et la carrure De quelque prince en armure, De longs bras trop bien sculptés, Un dos fort et indompté, Deux épaules magistrales: Châpiteaux de cathédrales, Charmes architecturaux; De bien fermes pectoraux D'une vigueur insolente... Pas de ma gorge opulente.
10.2019
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