A la sauce arabe

D'après un conte
Des Mille et une nuit
Où l'on s'ennuie
A mourir ...
Alors mieux vaut
Sourire
Plutôt que dépérir.

Avez vous beaucoup d'argent
Demande le grand Président
A son trésorier indigent;
Le grand chef avait un long nez
Qu'il mettait, entre nous
Là où de la monnaie
En quantité il y avait.

Le subordonné leva la tête
Ô combien étonné
Son regard fixé
Sur l'appendice disproportionné
De son président qui souriait
Le trésorier eut un sourire forcé
Et répondit sans vouloir le vexer.;

Monsieur le Président
Votre nez permet
De sentir de loin
L'odeur de l'argent ,
Vous avez un grand nez
Plus une grande bouche
Sachant tous deux
Berner les benêts.
Mais je vous prie
De ne point exagérer
Je vous supplie, Monsieur le Président,
D'être prudent, les Français
Ne seront pas toujours aussi patients
Ils le sont en l'instant présent,
Sera--ce suffisant ?

Robert Brihaye