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Le doute II
On le sent tout près, ce n’était pas un homme. Derrière les cyprès, on devine le dôme De la vieille chapelle et les aplats des toits. Au dessus des ruelles, les étoiles chatoient Dans le ciel bleu de nuit. Les lumières s’éteignent Une à une sur nos ennuis Que la tristesse imprègne, Et puis la voix murmure Et son écho Nous renvoie en pâture La musique Du flamenco Qui s’égrène, Dans l’air du soir. Je voudrais m’asseoir, Bloquer la ronde Dans ma tête. Mais voici encore la voix qui gronde Des mots que l’on rejette. Sur le dôme, la lune a déposé son disque Et lentement transhume sur un ciel apathique Où brulent des étoiles Qui s’en vont bientôt tomber, Dans les paniers d’argent Que tendent les océans Pour les récupérer. La nuit retire son voile Tout doucement, Voici la pâleur de l’aurore, Au firmament. On voudrait dormir encore. Le jour fébrile est là , On le sentait tout près, Derrière les cyprès. Est-ce un homme Ou un revenant de l’au-delà ? Et puis sonne l’angélus Au clocher du village. Enfin la nuit se dilue Et tourne la page.
Capricorne, le 05/03/2020
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