Tu n'es plus là grand-mère,
ça fait longtemps déjà,
le temps s'en souvient même pas
de ta courte vie sur cette terre.

Tu es partie Ô tu n'as pas choisi !
on nous a bafouillé quelques raisons ...
malade, point nous ne le soupçonnions
pour sûr ça t'a propulsée au paradis !

Tu n'as pas senti le mauvais vent malin ....
les médecins et toi, n'étaient pas copains
tes douleurs et maux étaient des clandestins
un aller sans retour pour un tragique destin.

Tu n'avais pas soixante-huit ans ou à peine
tu répétais souvent sans nous parler d'hier
tu ne voulais surtout pas être centenaire
et puis pas un sou dans ton bas de laine.

J'ai envie de te raconter des histoires ...
un roman à la Zola, façon l'assommoir
et bien aujourd'hui c'est ta fête...
je devine ce que tu penses dans ta tête...

Te souviens tu toi de ta grand-mère
toi qui fut bercée par le chant de la guerre
tu n'as pas eu le temps de me raconter...
où pas l'envie de relater un amer passé.

C'est la fête des mémères ...
même mortes, elles causent encore...
quand elles ont tant souffert ...
alors disent les gosses de ch'nord...

On l'appelait mémère...
malgré une existence de pauvre misère
je la revois la paix scarifiée sur le visage
à peine ridée la vieillesse ne fut point son naufrage.

Isabelle le 01 mars 2020

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