La Boîte de Paon d’Or









Je parle à mon reflet dans une langue morte,
Car lui seul me Connaît jusque dans mes secrets,
Enfermé sans amour sous une lourde porte,
Privé de voir le jour et son calendrier...

Saviez-vous qu’une fois, sur le mont de l’oseille,
Un doublon cousu d’or, exposant ses écus,
donna vie à un Paon qui brava le soleil,
Comme le grand condor survolant son salut...

Il avait le talent de son indignité,
Il tentait les manants, les poussait à la haine,
Mais pour les élégants il était un bienfait,
Tel un vieux charlatan sournois comme une hyène...

On l’avait mis au banc des fauteurs de misère,
On l’avait accusé d’être aussi un brigand,
Un vampire puisant les rêves des chimères,
Un moyen de casser l’envie d’être plus grand...

Il ricochait l’ego des ambitions hâtives,
Et trainait dans la boue les vilains paresseux,
Il renvoyait l’écho des idées créatives,
Et parfois rendait fou les moins chanceux d’entre eux...

On l’appelait Paon d’or depuis ses origines,
Et ceux qui l’exploitaient avaient de longues dents,
Car cette manticore est une contamine
Pour ceux qui ont rêvé de soumettre le temps...

Aujourd’hui il est là dans ce gros coffre fort,
Pleurant la liberté si seyante à son être,
Car ils l’ont remplacé par une carte d’or,
Qui permet d’être là, payante mais discrète...

Je parle à mon reflet dans une langue morte,
Car lui seul me Connaît jusque dans mes secrets,
Enfermé dans ma tour sous une lourde porte,
A l’ombre de mes jours, par un jeune banquier...




Shovnigorath 28012020

Panka = type d’éventail

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“L'homme est un animal domestique, l'animal est un homme libre” (Shovnigorath)