Plume de satin Inscrit le: 20/9/2018 De: Envois: 35 |
Epeire. Épeire sur le mur que noie le plein midi Brode de ses longs bras le filets homicide Entre les feuilles bleues et qui s'étend, livide Comme au nocturne ciel l'astre rond du Lundi.
Les jardins et vergers mystérieux que tu hantes Fredonnent de bourdons et toi, sournoisement, Dans l'ombre d'un mûrier avec des gestes lents, Tu tisses et tisses encore imperturbablement, La dentelle jolie qu'à la treille tu entes.
Dentellière appliquée tu tisses le linceul, Qu'au matin ornera la rosées et ses perles, Ce délicat réseau que bouge le vent seul. Et sera dans l'air clair un glas le chant du merle, Pour l'abeille dorée.Le foin flambe et ses meules
Moutonnent dans le pré comme des tumuli, Des tombes oubliées. Ta toile fait des plis Sous les souffles qui viennent accompagner le soir, Brodeuse sans pensées tu te tiens dans le noir.
Ton glacial univers est fait de son sons et d'ondes. Jamais ne bat ton cœur qu'à la vibration De ton lacis poisseux où le ténébrion S'affole, ton univers est hors du monde : Tu ignores les roses et l'aube et ses rayons !
Pénélope sans vie que lèche le vent froid, De la nuit vidée d'astres opaque qui t'emmure, Ta pensée me fait peur, immobile lémure, Et horreur le dessin qui sur ton ventre étroit, Évoque atrocement l'image de la croix Et ton filet baveux, une robe de bure...
Thierry.
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