Fournaise . . .

La terre est étranglée en des chapes de plomb
D'un manteau gris, immense, affolant la planète
Dans un étau puissant aux souffles sans conquête
Entache l'avenir qui n'a plus d'horizon.

Dans la croûte terrestre un monde a explosé
puis lentement s'épuise, il n'a plus de ressource
Vers l'océan inerte, une vague sans course
Quand ses eaux dérivent, tels sables enlisés.

Dans la mer en plastique un poisson a rêvé
D'une eau pure et limpide aux couleurs transparentes
Vit la pollution aux déchets qui nous hantent.
Renaîtra-t-il demain mais sans être entravé ?

Aux brumes opaques qui voilent nos destins
Vers une étrange boue où se perd l'oxygène,
Mais s'éteignent nos vies, ces lames de benzène
Où leurs flots sans regard ternissent nos matins.

Irrespirable l'air, nos corps démantelés
S'essoufflent en silence à l'aurore endeuillée.
Pourront-ils s'évader de leur prison voilée
Et retrouver leur souffle au vent écartelé ?

Mais la planète a chaud, le vent a déferlé
tel un épais brouillard assombrit la montagne
Où s'écoule son sang aux veines insondables :
Sur son corps si fragile une larme a perlé.

Pascal.