Elle passe comme le temps inaperçue
fade comme un repas sans dessert, déçu ...
elle n'a pas d'allure aux yeux des passants
elle ressemble au vent, à la pluie, au mauvais temps.

Elle porte de sobres habits
sans froufrou, ni dentelle ...
ses yeux sans bleu pastel ...
ses joues sans rose qui embellit.

Elle dissimule avec soin son féminin ...
sous de grands pulls à la maille déformée
ses lainages sont pourtant si douillets ...
bien plus chaud qu'un sensuel satin.

Elle se parfume à l'eau de Cologne..
jusqu'à ce que son coeur cogne...
à la porte de son sein bien caché ...
bergamote réveillant son désir secret.

Elle est moche comme ils disent, et pensent
en pleine disgrâce, laide en apparences ..
mais quand elle ôte ses loques sans y penser
le soir seule derrière ses murs esseulés ...

Croyez moi, elle a la beauté de l'ange ..
ses boucles défaites sur les épaules
ses apparats traînant sur le sol...
elle est belle sous son derme, sans âge...

Les apparences meurent déshabillées ...
le superficiel les diktats d'une beauté
et puis finalement le temps plein d'aléas...
et puis finalement le temps qui prend...
le temps qui prend, et que ne rend pas.

Isabelle le 24 novembre 2019

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