Lorsqu’elle sera déposée là
Comme ceux de la chambre d’à côté
A ne plus pouvoir parler
Frappée par la lourdeur des ans
Qui la reconnaîtra encore

Évidemment, ils connaissent nom et prénom
Celui de l’état civil
Que personne n’a jamais usé
Celui qui n’est pas elle

Ils seront fatigué de me retrouver encore là
Fripée qu’elle ne reconnaît plus

Dans le miroir des faux semblants

Ils la promèneront
Dans les couloirs de l’hôpital
Comme un poids de dimanche

Parfois au dehors
Lorsque le temps se calme

Et sa journée s’éteint dans les répétitions
Et elle attendra dans les aurores
Les repas les visites
La télévision
Le jeu auquel elle triche

En attendant
Elle s’accroche
A la rampe de l’espoir
Pouvoir marcher
Faire des sauts de puce seule
Sans personne
Pour la guider
Elle se cramponne
A ces instants d’angoisse
Où seule dans la nuit noire
Anticipe sa mort //