Je m'efface en silence ...
Je m'efface en silence ...
Je cacherai mes pleurs, je vous tairai les maux
Que mon souffle retient, en ce cœur qui s'épuise
Ce cœur, qu'amour porta sur les fonts baptismaux
Et qui, privé de vous, maintenant agonise.
Il vient heurter mon sein comme cloche d'église
Si loin que vous soyez, ne l'entendez-vous pas ?
Vite ! que je l'étouffe au creux de ma chemise....
Non, vous ne saurez rien de ses derniers combats !
Puisque le temps s'enlise et se pend au plafond
A quoi sert de lutter, Ã quoi me sert d'attendre ?
Puisqu'une heure qui sonne à l'autre se confond
Puisque, de mon espoir, ne reste que la cendre.
A quoi bon vous livrer ma pauvre âme orpheline,
Me traîner à genoux ? Non, je ne le veux pas,
Je n'attends que la nuit en robe bengaline*
Pour bercer ma douleur... tant me manquent vos bras !
D'une femme amoureuse ainsi l'adieu muet,
Ne vous parviendra pas, je m'efface en silence ;
Car je ne fus pour vous, qu'un fragile bleuet
Cueilli sans y songer, par votre insouciance.
Vous l'avez oublié, ce fol amour sans doute,
Mais moi je ne le puis, je n'en ai pas le choix,,,
Adieu donc Monsieur, poursuivez votre route
La mienne ,ici, s'achève, au pied de cette croix !
Rosaly
(Janvier 2019)
*Tissu (soie et coton)