UN BANC





Un banc, sous un chêne, dans mon quartier,
Un banc en bois banc où ton prénom était gravé
Et sur lequel j’avais sculpté un cœur orné d’initiales dorées.
Ce banc que l’on appelait, simplement, le banc des futurs mariés.



Il restait bien caché du regard des indiscrets.
Là, on appréciait le calme, la sérénité, le silence.
Je m’en souviens encore aujourd’hui, c’était la fin de mon enfance.
Quand je pense que c’est à cet endroit que je t’offris ton premier baiser.



Je ne t’avais d’ailleurs pas donné que ce baiser,
Puisqu’en même temps, je t’avais avoué tous mes sentiments.
Ce fut le plus beau jour de ma vie. Je me sentais léger comme le vent,
Et tu sais, j’étais sincère car, vraiment je t’aimais.



Ce cher banc fut le théâtre de tous nos rendez-vous.
J’ai le souvenir qu’à cette époque, au fond de tes yeux clairs et profonds,
Luisait une lueur divine et mystérieuse, celle de la passion.
C’était le temps où l’on croyait à l’amour fou.



A mes yeux, aujourd’hui, tu demeures la plus belle.
Tu m’as, sur notre petit banc, ouvert ton cœur. C’était hier.
Tu es mon ivresse, ma première émotion, mais aussi la dernière.
Tu as été, tu es toujours, tu seras à jamais ma petite tourterelle.