Plume de satin Inscrit le: 25/3/2019 De: Envois: 11 |
Éclat de silence! Sans gène, juin venait d’éconduire, mai dans ses quartiers, et la journée achevait d’estomper les derniers pourtours de la nuit.
Dès le début de la matinée, le vent s’était montré fort tutoyeur, ne cessant pas d’ailleurs de nous verbaliser sa mauvaise humeur tout le reste de la matinée.
Ainsi, sans jamais nous quitter d’une semelle, il nous imposa son insistante tutelle. À l’heure du dîner, s’arborant en prince de Galles, il nous a servi ses rafales impériales.
L’instant d’après, une branche tombée sur le sol. Inerte, jonchets pointant en l’air. Réclamait-elle qu’on la console?
Le ciel avait le ventre rond de gros nuages gris tourterelle, et l’orage qui rodait dans la région, l’a aussitôt délivré de sa lourde portée. C’est ainsi qu’à peine une heure plus tard, nous pouvions revoir un ciel qui avait rendossé sa longue sortie de bain bleue azurée.
Quant au vent, il avait choisi de filer à l’anglaise.
Je me suis rendu près de l’auguste chêne du jardin arrière, et j’ai constaté qu’il tenait à bout de bras, six bruants et deux mésanges qui babillaient à tout propos de jolies mélodies. Si belles, qu’elles n’avaient pas besoin de mots.
Lorsqu’ils ont décidé de plier bagage pour se diriger vers la rivière, toute cette aubade s’est fracassée en éclats de silence!
J’ai d’abord feuilleté superficiellement ce silence sans trop réfléchir, mais par la suite, je lui ai accordé une attention renouvelée. À mon grand étonnement, j’ai pris conscience que dans ce silence qui de prime abord semblait bien éculé, se terrait le tempo d’une lente cadence rassérénante. Une cadence qui avait toujours été là , mais qui avait systématiquement échappé à mon attention. Boum boum, boum boum, boum boum. Les apaisants battements du cœur. Or voilà qu’en les écoutants, j’ai soudainement entendu bruire mon âme.
Et voici ce qu’elle m’a soufflé …
Lorsque tu écoutes ce que le silence tente de te raconter… tu entends les battements de ton cœur.
Lorsque tu écoutes les battements de ton cœur, tu entends vivre ton âme.
Lorsque tu écoutes vivre ton âme, Tu es vêtu d’un bonheur inéluctable, car depuis son incorporalité elle te raconte l’immortalité.
l'im@gicien
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