Ni Chef de chœur ni pianiste inspiré
Musicalement je suis sans oreille
Insensible même au tic-tac du réveil
Chroniquement l’ouïe en infirmité.

Je jalouse la note qui domine le mot,
Quand, à son écoute les femmes préfèrent
Dans leur lit, un amant chantant des airs
En crescendo et en style maestro.

Que j’aimerais qu’au fond de moi résonnent
Musique sensuelle et paroles suaves
Frissons de désir aux aiguës octaves
D’une Diva qui pour moi s’époumone.

Connaître le plaisir de cette alchimie
Qui s’opère entre gamme et érotisme
Etre emporté par vagues sublimissimes
A l’écoute d’une mélodie sexy.

Fantasmer quand la musique et la danse
Dans un dancing deviennent « sex machine »,
Quand sur un slow mythique, cuisses coquines
Aux miennes collées chaloupent en transe.

La rythmique accélère assourdissant
L’espace, nos corps cadencent dans le tempo,
Ardents baisers qui enfièvrent la peau
Dans l’acoustique nos soupirs s’accordant.

Puis à l’aurore à l’heure de la fatigue
Les sens réclament un « bis ». Ondulations
Torrides, caresses, orgasmes d’émotions
Et fantasmes submergent toutes les digues.

La musique immortalise les amours
Alliée machiavélique du plaisir ;
On danse nu devant la glace pour frémir
Quand sont rares troubadours ou belles de jour.

Dans l’envolée des ans c’est par accords
D’une chanson ou d’un morceau musical
Que les rêves les plus intimes en cavale
Reviennent en vague dans l’échine et le corps.